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Bloody bird - la critique

- Interdit aux moins de 12 ans

Un opĂ©ra rock lyrique et sanglant qui marqua la naissance prometteuse de l’Ĺ“uvre culte de Michele Soavi.

L’argument : Un psychopathe s’Ă©chappe d’un asile et prend refuge dans les coulisses d’un théâtre voisin oĂą une troupe rĂ©pète avec acharnement un opĂ©ra rock. RevĂŞtu d’une tĂŞte de chouette monstrueuse, il va se livrer au massacre le plus cruel.

Notre avis : Le succès critique de Bloody bird Ă  sa sortie en 1987 ne s’est pas rĂ©itĂ©rĂ© auprès du public qui l’a quelque peu boudĂ©. Une malĂ©diction commerciale qui a souvent marquĂ© la carrière de Michele Soavi en France (Dellamorte dellamore ou Arrivederci amore, ciao ). L’occasion de la sortie du DVD de Neo Publishing permet donc de revenir sur ce thriller horrifique transalpin, l’un des meilleurs de son Ă©poque, et de lui donner une nouvelle chance après près de deux dĂ©cennies de quasi-invisibilitĂ©.
Si Bloody bird ne reprĂ©sente pas forcĂ©ment une date dans le genre, il s’agit de l’un des derniers sursauts du genre horrifique italien alors que la production locale Ă©tait Ă  l’agonie et que tous les plus grands noms s’embourbaient dans d’inĂ©narrables navets (Deodato et son Camping de la mort. Fulci et Aenigma. et Ă  un moindre niveau Argento et son OpĂ©ra ). Aussi quand le jeune comĂ©dien Michele Soavi, fĂ©ru d’Ă©pouvante, Ă©paulĂ© par Joe d’Amato (alias Joe Tomato Ketchup, le roi de l’hĂ©moglobine vomitive, cĂ©lèbre pour Anthropophagous ) se lance dans la rĂ©alisation, rien n’est gagnĂ© d’avance. Pourtant, le disciple qui a travaillĂ© avec les plus grands, y compris comme comĂ©dien chez Fulci ou Lamberto Bava, va surprendre par sa volontĂ© d’imposer sa patte visuelle, comme ses maĂ®tres d’antan (Hitchcock et Argento) rĂ©pondant ainsi aux canons du giallo. mais Ă©galement du slasher - genre plus amĂ©ricain très en vogue dans les annĂ©es 80 -, en multipliant les crimes sadiques (point commun central entre ces deux sous-genres).
La griffe du cinĂ©aste, aujourd’hui devenu respectable aux yeux de la critique canonique, Ă©tait dĂ©jĂ  lĂ . plans improbables ; goĂ»t immodĂ©rĂ© pour le lyrisme macabre ; respect authentique pour les règles d’un genre qu’il n’exploite pas mais qu’il tente de sublimer. Un vrai spectacle horrifique qui parvient Ă  flanquer la trouille avec maestria. Techniquement fort, Bloody bird n’est cependant pas exempt de dĂ©fauts, Ă  savoir une direction d’acteurs maladroite, un casting faiblard et un scĂ©nario Ă©triquĂ© lorgnant sur celui de Phantom of paradise de De Palma (lui-mĂŞme grand fan d’Ă©pouvante transalpin, on tourne en rond). Des faiblesses pardonnĂ©es au vu de la qualitĂ© du divertissement proposĂ©, indissociable de l’esthĂ©tique visuelle et sonore des annĂ©es 80, dont il restera l’un des fleurons les plus talentueux.

Le(s) supplĂ©ment(s) Ă  ne pas manquer : L’Ă©dition est agrĂ©mentĂ©e d’entretiens du scĂ©nariste Luigi Montefiori, du rĂ©alisateur Michele Soavi (en italien) et du comĂ©dien Giovani Lombardo (qui s’exprime ici en français). Leurs propos s’entrecroisent dans un document judicieusement montĂ© et intitulĂ© Bloodbath in Aquarius qui revient sur la genèse du film, son tournage et le contexte funeste pour le film de genre italien de la fin des annĂ©es 80. Les anecdotes fusent pendant 52 minutes. Un rĂ©gal. Le reste des supplĂ©ments est purement anecdotique (filmographies, fiche technique et une galerie de photos inutiles qui ne reprend mĂŞme pas le visuel des diffĂ©rentes affiches internationales).

Image & son : L’image cadrĂ©e en 1.85 est tout Ă  fait respectable. Le contraste rend un hommage apprĂ©ciable Ă  la photographie haute en couleurs de l’Ĺ“uvre. Si de temps Ă  autres quelques drops apparaissent, la qualitĂ© n’en demeure pas moins satisfaisante. L’Ă©diteur Neo propose au niveau des pistes sonores une VF (assez calamiteuse dans le doublage) et une version italienne, toutes deux dans un mono assez digne. La piste anglaise originelle, puisque Soavi avait tournĂ© le film en anglais, est curieusement absente de cette Ă©dition. Il s’agit lĂ  du dĂ©faut majeur de cette livraison française tout Ă  fait recommandable.

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